Les causes de détérioration des plages au Maroc
Quels sont les causes de détérioration des plages au Maroc ?
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| Les causes de détérioration des plages au Maroc |
1- La dégradation du littoral : une problématique mondiale:
Au niveau mondial, les côtes jouent un rôle déterminant dans le développement économique des régions et des conditions de vie des riverains. D’un point de vue environnemental, les côtes constituent des liens fragiles Terre Mer dont la stabilité est régulièrement menacée. Les interventions de l’homme ont modifié leur équilibre naturel, défiguré leurs paysages et souvent provoqué des dégâts irréversibles. Ces effets peuvent s’exercer jusqu’à une distance importante des côtes et provoquent des dégâts, allant du retrait des côtes à l’invasion des terres basses, par les mers et les océans. L’autre menace qui pèse actuellement sur les côtes est l’effet des changements climatiques.
Les conséquences potentielles de ces phénomènes sont considérables. La force et la capacité de transport des courants océaniques s’en trouvent modifiées. La vitesse d’érosion des côtes est de plus en plus accélérée et le retrait est plus marqué.
L’augmentation du niveau de la mer, la puissance et la fréquence des phénomènes climatiques ont aggravé la menace sur la stabilité des côtes fragilisées. Si des actions soutenues de prévention et de préservation ne sont pas entreprises d’urgence, les écosystèmes disparaîtront peu à peu et les possibilités offertes aux générations futures en termes d’héritage environnemental, de production de richesse et d’emploi seront incontestablement compromises.
2- La situation environnementale au Maroc:
A l’échelle de l’Afrique, la vulnérabilité des côtes est causée non seulement par l’augmentation du niveau marin, mais plus encore par l’urbanisation anarchique des dunes bordières et par l’exploitation des sables des dunes et plages.
Les études menées sur les côtes africaines ont montré que ces dernières sont les plus vulnérables et les plus sensibles aux effets des changements climatiques. La modélisation climatologique prévoit, pour le siècle prochain, une élévation du niveau de la mer de l’ordre de 50cm et la dégradation de 25% des plages de l’Afrique (IPCC, 2003).
Le long des côtes marocaines que ce soit sur la mer Méditerranée ou sur l'Océan Atlantique, on trouve de nombreuses plages qui sont en voie d’érosion et parfois même des plages en cours de disparition ou bien déjà disparues. Le recul de trait de côte entraîné par les érosions marines peut atteindre dans des cas moyens 15 à 20m par an et parfois même plus, l’exemple de la plage d’Agadir qui avait reculé de plus de 40m durant les vingt dernières années.
Les études menées sur les côtes africaines ont montré que ces dernières sont les plus vulnérables et les plus sensibles aux effets des changements climatiques. La modélisation climatologique prévoit, pour le siècle prochain, une élévation du niveau de la mer de l’ordre de 50cm et la dégradation de 25% des plages de l’Afrique (IPCC, 2003).
Le long des côtes marocaines que ce soit sur la mer Méditerranée ou sur l'Océan Atlantique, on trouve de nombreuses plages qui sont en voie d’érosion et parfois même des plages en cours de disparition ou bien déjà disparues. Le recul de trait de côte entraîné par les érosions marines peut atteindre dans des cas moyens 15 à 20m par an et parfois même plus, l’exemple de la plage d’Agadir qui avait reculé de plus de 40m durant les vingt dernières années.
3- Causes de détérioration des plages :
-·- naturels.
-·- humains.
3-1 Causes naturelles:
Elles agissent différemment suivant la géomorphologie des plages. Ces principaux facteurs sont :
a) Fluctuations du niveau de la mer:
Photos commentées, illustrant l'évolution dans le temps de la plage de TAMARES suite aux extractions massives du sable.
a) Fluctuations du niveau de la mer:
Dans l’état actuel, les différents spécialistes sont d’accord pour admettre une élévation lente du niveau de la mer évaluée entre 1,5 et 1,9 mm par an. Ceci reste appréciable pour les phénomènes d’érosion. Ces derniers deviennent particulièrement intenses lorsqu’il y a conjonction d’une marée de vive eau et des conditions de mauvais temps marin entraînants des surcôtes.
b) Agitation:
L’agitation est le facteur essentiel de l’évolution des plages. En effet, sous l’action de la houle, les sédiments sableux pourront être soumis à différents mouvements qui se traduisent par des déplacements perpendiculaires à la côte, et un transit littoral dont la direction et l’importance dépendront essentiellement des caractéristiques de la houle, de l’inclinaison du trait de côte, des matériaux transportés et de la morphologie du fond.
-- Mouvement dans le profil:
Les mouvements dans le profil traduisent un modelage de la plage et des petits fonds marins adaptés aux conditions d’agitation.
On distingue deux types de profils :
. Un profil de tempête : le haut de l'estran est amaigri alors que le bas de l'estran est engraissé.
. Un profil de beau temps : A l'inverse du profil de tempête, on assiste à un transfert du sédiment du bas vers le haut de la plage.
-- Transit littoral parallèle à la côte:
Une houle oblique au rivage génère un courant parallèle à la côte, formant ainsi un véritable «fleuve littoral». Ce courant est susceptible de transporter en suspension, ou par charriage des masses considérables de sédiments. Les sources éventuelles du sédiment sont le large par les courants de translation sur les fonds et/ou la côte arrachés par la houle.
L'essentiel de transport des matériaux se produit dans la zone de déferlement (70 à 80%).
c) Courants:
Les courants qui contribuent le plus à mettre les sédiments en mouvement, à les transporter et à les disperser sont ceux engendrés par la houle et par le vent.
d) Vents:
L’action des vents ne peut pas être négligée lorsque l’on aborde l’étude de l’érosion ou de la sédimentation du littoral:
· Ils sont à l’origine de la formation des vagues.
· Ils génèrent des courants résiduels non négligeables tant parallèles que perpendiculaires à la côte.
· Ils transportent le sable de plage en particulier dans la partie haute de l’estran.
Dans la région de Laâyoune , le transport éolien des sédiments est estimé à 160m3/mètre de côte par an.
Il n’y a pas de transport du sable de plage pour des vitesses de vent inférieures à 5m/sec.
3-2 Facteurs humains:
Les facteurs humains ont été très fréquemment à l’origine de processus d’érosion du littoral. En effet, les interventions humaines que ce soit pour la procuration des agrégats, le dragage des chenaux, la construction des ports ou des ouvrages maritimes, l'aménagement des fronts de mers ou pour assurer la protection d’un site maritime urbanisé ont toujours une répercussion sur la plage en modifiant le remaniement et le transport des sédiments.
a- Les ouvrages portuaires :
La réalisation d’ouvrages extérieurs des ports (digues, brise-lames, etc.) constitue un obstacle au transit littoral. Suivant la profondeur d’implantation des ouvrages construits, la totalité ou une partie du transit littoral est interceptée, ce qui entraîne des accumulations de
sable à l’amont et des érosions à l’aval.
b- Les ouvrages d’aménagement du littoral :
La mise en place d’ouvrages de haut de plage (mur de défense) pourra, si ces ouvrages sont réfléchissants, entraîner des érosions très appréciables.
De même, la réalisation d’un brise-lames en mer favorise la formation de tombolos et elle peut produire dans les zones limitrophes une érosion du littoral. Les sédiments sont conduits vers les zones abritées.
Il en sera de même pour les épis qui en captant une partie du transit littoral, engraissent la plage à l’amont de l’ouvrage et érodent celle située à l’aval.
c- Extraction du sable des dunes et des plages :
Les dunes et les plages sont considérées pour certains comme des réserves de sable inépuisables. Pour les besoins des chantiers de construction un nombre important de points de prélèvements de sables, depuis les dunes jusqu'aux plages, a vu le jour. L’exploitation intensive des cordons dunaires et des plages a déstabilisé le régime sédimentaire des côtes marocaines et a causé l’érosion et même la disparition de certaines plages.
Les côtes marocaines qui s’étendent sur plus de 3.500km, n’échappent pas à cette problématique. Le littoral au Maroc, reste la zone de concentration des activités économiques et sociales. Cette problématique environnementale revêt une importance essentielle, et la politique à mener pour y faire face devra avoir une portée stratégique majeure. L’évolution régressive des plages marocaines a été engendrée par les aménagements littoraux en particulier ceux qui altèrent la dynamique côtière et perturbent le transit littoral des matériaux. D’un autre côté, les barrages qui ont été érigés sur les principales rivières, réduisent l’alimentation des plages.
Mais il faut reconnaître que ce sont les prélèvements de sable sur les plages et les dunes bordières qui ont contribué d’une façon évidente à la modification de la morphologie du rivage. Les besoins croissants en sable 12 millions de m3 pour 2005, sont portés à doubler en 2015. L’approvisionnement en sable pour la construction a pour conséquence le développement d’une extraction incontrôlée et parfois sauvage. Au Maroc, les principales sources de sable pour la construction restent les plages et les dunes bordières.
Aujourd’hui, les conséquences de telles actions sont de plus en plus alarmantes. Des plages telles que celles de Tamaris dans la région de Casablanca, Chlihet à Kénitra, Houara et Ghandori à Tanger ont disparu complètement. L’arasement des dunes bordières a abouti à l’avancée de la mer par rapport au continent.
C’est ainsi que des lagunes bordières ont pu voir le jour dans la région de Casablanca et des crevasses impressionnantes ont été détectées le long du littoral de Kénitra et d’El Jadida (Arid et al, 2003).
Cette détérioration du littoral s’accompagne du retrait de la nappe phréatique dans les sédiments côtiers et d’une avancée de leur coin salé, l’exemple le plus évident de ce cas est celui des plaines littorales de la région de Ouled Berjal de Kenitra.
Cas d’exploitation abusive du sable des dunes bordières dans la région de Larache.
3-3 CAS DES PLAGES DE TAMARES:
Ces plages sont situées à environ 25 km vers le sud de la ville de Casablanca (Fig.1). D’une façon générale, le littoral au sud de la ville de Casablanca est orienté NE-SO. Il se caractérise par une importante avancée rocheuse au nord (Pointe d’El hank) et une autre moins importante au sud (Pointe Dar Bouazza ).
Au niveau de la plage de TAMARES 1 (au nord de la pointe de TAMARES, Fig. 2), les fonds marins sont réguliers et la ligne bathymétrique de –5 m se trouve à environ 600m du rivage, alors que celle de –10 est située 1200 m. La pente moyenne des fonds marins est de 0,89%.
Dans cette région le transit littoral est très faible et les plages sont protégées soit par les avancées rocheuse soit par le cordon de récifs qui constitue des épis et des brises lames naturels. Par contre les mouvements de sables sont omniprésents. Cette plage n'a fait l'objet que de quelques extractions minimes et éparses, ainsi, son profil a très peu changé dans le temps.
La plage de TAMARES 2 (au sud de la pointe de TAMARES, Fig. 2) est la zone la plus dégradée. Cette plage a connu dans les dernières décennies un recul important de trait de côte, comme le témoigne l’état dévasté des constructions balnéaires le long de la plage. La dégradation de cette plage est le résultat de l’exploitation intensive du cordon dunaire. Le sable prélevé est destinée à la constructions avec des cadences d’environ 500 000 m3 par an.
En effet après l’exploitation du cordon dunaire qui n'a pas une largeur importante, les houles de tempêtes ont envahie facilement toute la zone exploitée en créant une lagune permanente.
En conséquence, le cordon dunaire qui constitue une protection naturelle pour la plage a disparu et le trait de côte dans cette région a reculé d’environ 80 m en vingt ans.
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| Figure II.1 : Localisation de la plage de TAMARES. |
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Figure II.2: Etat des plages de
TAMARES dans les années 60. A noter la largeur importante et homogène
de la plage nord (TAMARES 1) et de la plage sud
(TAMARES 2).Télécharger PDF:
Les causes de détérioration des plages au Maroc
Voir aussi :
les estuaires au maroc
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